- ÉJACULATION
- ÉJACULATIONÉJACULATIONÉmission en jet saccadé d’un à trois millilitres de sperme au paroxysme de l’orgasme masculin. Produite par la contraction des vésicules séminales et de l’ampoule du canal déférent, rythmée par les contractions spasmodiques des muscles qui entourent la prostate, elle résulte d’un réflexe lombosacré transmis par les muscles honteux internes et excité par des stimuli sensitifs et des représentations corticales.Il faut distinguer l’éjaculation de la spermatorrhée, écoulement spontané du sperme en dehors de l’orgasme, qui se rencontre dans des maladies médullaires (tabès) ou psychiques (dépression). La pollution nocturne, en revanche, est une véritable éjaculation provoquée par le rêve dans le sommeil paradoxal.En pathologie, on connaît: les éjaculations involontaires et douloureuses, parfois sanglantes (hémospermie), de la prostatite chronique et de la vésiculite; les éjaculations anérotiques, qui sont liées à des maladies médullaires en voie d’installation (tabès, P. G., etc.) et apparaissent aussi à la suite d’excès génitaux prolongés ou excessivement renouvelés; les éjaculations retardées, qui sont dans la névrose obsessionnelle l’homologue de la constipation dans le symbolisme anal (la fonction est ressentie comme agression ou souillure et, à ce titre, bloquée, entravée) et qu’il est important de ne pas confondre avec les éjaculations volontairement retardées par un artifice d’origine culturelle, comme dans certaines techniques amoureuses d’inspiration orientale; les éjaculations précoces, qui surviennent chez des sujets anxieux avant ou immédiatement après l’intromission et qui sont du domaine de la psychothérapie; les éjaculations asthéniques de Loewenstein, avec perte du caractère spasmodique de l’éjaculation et sentiment de dégoût concomitant; les anéjaculations (absence d’éjaculation), qui, quelquefois organiques, sont beaucoup plus souvent une forme d’impuissance névrotique, au même titre que cette autre forme d’impuissance qu’est l’éjaculation sans érection.• 1611; « action de lancer » 1552; de éjaculer♦ Fait d'éjaculer. — Absolt et cour. Émission du sperme par la verge en érection. L'orgasme coïncide le plus souvent avec l'éjaculation. Éjaculation précoce, qui survient dès le début de la pénétration.éjaculationn. f. Fait d'éjaculer.⇒ÉJACULATION, subst. fém.A.— Domaine concr. [Le compl. est introd. par la prép. de] Action d'émettre par jet vif et généralement répété, un liquide sécrété par l'organisme; résultat de cette action. Troubles de l'éjaculation du sperme; éjaculation de l'humeur spermatique. Éjaculation de l'urine de l'uretère dans la vessie (Lar. Méd. t. 1 1971).— Emploi abs. Émission du sperme par la verge en érection. Éjaculation sans spermatozoïdes. L'amusette de l'amour jusqu'à l'éjaculation, très bien! mais jusqu'à l'éjaculation seulement! (GONCOURT, Journal, 1875, p. 1057). Il lui faut couper les petits frisous des femmes dans le cou, (...) et quand il les a dans sa possession il arrive à l'éjaculation (JANET, Obsess. et psychasth., 1903, p. 84). À l'occasion d'une éjaculation les vésicules se contractent et le sperme (...) est évacué par l'urètre (QUILLET 1965, p. 481).— Éjaculation précoce, prématurée. Qui a lieu immédiatement après le début de l'érection ou après quelque va-et-vient copulatoire. On rapprochera des stérilités excrétoires, celles dues à des éjaculations prématurées et à l'impuissance sexuelle (QUILLET 1965 p. 483).— Éjaculation retardée. ,,Difficile même après une érection normale`` (THINÉS-LEMP. 1975).B.— Au fig.1. Fréq. au plur. [Désigne des paroles]a) Dans le domaine relig. Prières courtes, émises à intervalles réguliers, avec force et un débit rapide. Pousser des éjaculations. Les prédicateurs se relayent, décrivant l'agonie du pécheur, sa mort, (...) avec des cris et des éjaculations, (...) pendant qu'autour d'eux les auditeurs crient hosanna! (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 99).b) Cour. Propos courts généralement insultants ou vulgaires. Les qualifications les plus relevées étaient trouvées facilement (...) chien, fils de chien (...) bandit, voleur, assassin, pillard, (...). Au milieu de telles éjaculations, une réserve de gamins, (...) chantaient à pleine voix (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 160).2. [Désigne une création intellectuelle, un sentiment, etc.] Production ou manifestation spontanée et qui a généralement une certaine force, ou qui se manifeste violemment. Éjaculation cérébrale. J'ai dicté tout ceci pour me soulager; mais maintenant je voudrais que le « journal » lui-même eût davantage le caractère d'un travail « sui generis » et moins celui d'une simple éjaculation (DU BOS, Journal, 1926, p. 51). Elle projetait vers lui une éjaculation d'amour et lui l'acceptait dans un évasement d'amour (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 115).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1552 « action de lancer; projection » ejaculations etherées (RABELAIS, Quart Livre, chapitre XVIII, éd. R. Marichal, p. 104); 2. 1611 physiol. (COTGR.). Dér. du rad. de éjaculer; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :25.
éjaculation [eʒakylɑsjɔ̃] n. f.❖1 Rare. Action d'éjaculer; résultat de cette action. ⇒ Jet. — (1611). Cour. Émission du sperme par la verge en érection. || L'orgasme coïncide avec l'éjaculation. || Éjaculation précoce, prématurée, qui survient après le début de l'érection ou après quelques mouvements copulatoires.0 On avoue sa sodomie et on en parle à table d'hôte. Quelquefois on nie un petit peu, tout le monde alors vous engueule et cela finit par s'avouer. Voyageant pour notre instruction et chargés d'une mission par le gouvernement, nous avons regardé comme de notre devoir de nous livrer à ce mode d'éjaculation. L'occasion ne s'en est pas encore présentée, nous la cherchons pourtant. C'est aux bains que cela se pratique.Flaubert, Lettre à L. Bouilhet, 15 janv. 1850, in Correspondance, t. I, Pl., p. 572.2 Fig. et vx (souvent au plur.). Prières brèves, dites avec ferveur.
Encyclopédie Universelle. 2012.